Notre histoire

Qui sont les Têtes de Truffe ?

Au commencement, une paupiette…

Ayant eu des chiens à mes côtés depuis ma petite enfance, je pensais très bien les connaître et totalement les respecter.

En 2015, lors de vacances à la montagne, mon chemin a croisé celui d’un groupe de chiens errants dans un petit village. Parmi eux, Jane, qui se nourrissait dans les poubelles près de la maison. Elle était blessée, affamée, couverte de tiques et autres parasites de la truffe à la queue, et visiblement très craintive.
Je me suis rapprochée d’elle au fil des jours…à tel point qu’il était inconcevable de rentrer sans cette boule de poils à la fin du séjour. Je voyais bien qu’elle ne ferait pas long feu dans la rue…
Après une petite enquête (elle n’appartenait à personne, un chasseur du coin l’avait probablement mise à la rue, et aucune association ne voulait la prendre en charge), nous voilà chez le vétérinaire en express pour se mettre en règle, puis prendre l’avion !
Elle a été merveilleuse et m’a fait confiance du début à la fin, je lui en suis vraiment reconnaissante.

De retour en Île-de-France, tout était simple, fluide, elle était très coopérative, douce, observatrice. On apprenait à se connaître pas à pas…jusqu’à ce que certains « détails » occupent peu à peu le devant de la scène.
Sous son apparence calme, je réalisais en fait qu’elle n’osait rien faire, ne jouait pas, courait peu, ne touchait à rien (ce qui aurait peut-être ravis d’autres propriétaires mais, personnellement, je trouvais cette attitude « fantomatique » triste et cela m’a mis la puce à l’oreille).
Grosso modo, c’était un chien effacé ou « en mode survie » selon la situation.

Jane semblait ne rien connaître d’une vie « en famille » et encore plus du monde urbain. Elle avait sans doute vu le jour dans une ferme ou chez un chasseur du coin qui l’avait délaissée, ou peut-être était-elle née directement sur le pavé, je ne saurai jamais… Toujours est-il qu’elle n’était habituée à aucun bruit et le moindre mouvement près d’elle pouvait la faire paniquer. Une socialisation au ras des pâquerettes.
Dans le village où elle traînait, j’avais pu constater que les adultes repoussaient parfois très violemment les chiens errants près des maisons, tandis que les enfants « s’amusaient » à les viser avec des cailloux.
Jane en avait clairement gardé les séquelles.

La mauvaise rencontre…

Me voilà donc avec une chienne dont je ne connaissais pas bien le passé, et qui, au fil des semaines, se révélait avoir peur des voitures, des bruits de la ville, des hommes, des enfants jusqu’à 13 ans environ, des grands gestes, et qui n’aimait guère ses copains poilus non plus… Et bien j’avais beau avoir eu des chiens depuis toujours, je n’étais pas plus avancée pour l’aider !
Avec elle, grâce à elle, j’ai donc tout appris. Je suis repartie de zéro. J’ai redécouvert ce qu’était un chien. 

C’est dans les premières semaines de son adoption qu’un éducateur a déboulé dans nos vies. Et quel éducateur… Un « à l’ancienne », un qui prône la hiérarchie, un qui classe les chiens en 2 catégories, les soumis et les dominants…et gare à celui qui oserait prendre la place du « grand chef alpha » (comprendre « le maître » selon lui).

A cette époque je ne savais pas encore qu’il s’agissait de vieux mythes, je n’avais pas vraiment d’avis sur la question et je lui ai donc fait confiance. Après tout, c’était lui « le professionnel »…
Ma famille n’avait jamais eu besoin de faire appel à un éducateur pour nous aider dans notre relation avec les autres poilus, et voilà que Jane me donnait du fil à retordre et chamboulait ma vie (pour le meilleur).

Sous les conseils de ce monsieur, je me retrouve à « remettre à sa place », pour reprendre ses mots, un chien que j’avais pourtant sauvé et promis de protéger ; c’est-à-dire à la plaquer avec plus ou moins de conviction pour qu’elle comprenne « ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas, car les loups font comme ça dans leur meute » (ce qui est faux mais je ne le savais pas encore).
J’ai donc appliqué la tristement célèbre technique de l’alpha roll, qui s’avérera n’avoir aucun fondement scientifique et être contre-productive, à avoir comme références éducatives les vidéos YouTube de C.M.*, ce dresseur américain qui fait le show à la télévision, etc.
Quelle catastrophe ! Avec le recul je m’en veux terriblement. 
Ce type de « méthodes » ne règle pas le fond des problèmes, elles détraquent la communication du chien et ne servent qu’à réduire à peau de chagrin la relation entre lui et son bipède.
* Je ne cite pas son nom en entier, aucun intérêt, ses théories étant aussi sérieuses que celles sur la Terre plate…

Cela a duré 2 ou 3 mois, jusqu’à ce que je tombe sur un groupe Facebook de conseils modernes et respectueux. On peut dire que j’ai vu la lumière !

Et la révélation !

Grâce aux connaissances que j’ai pu acquérir lors des échanges avec de merveilleux professionnels (des vrais cette fois, ceux qui se tiennent à jour et ne vivent pas dans un monde pyramidal écrasant le chien), diverses lectures, des analyses vidéos et quelques stages pratiques et théoriques, je comprends aujourd’hui à quel point l’éducation canine est vérolée par un nombres hallucinants de mythes…
On peut se faire avoir très facilement et faire de grosses bêtises en pensant pourtant bien faire. 
Ces mythes et vieilles techniques font du mal physiquement et / ou psychologiquement aux chiens et à leur humain. Car quand on commence à éduquer par la violence, on ne peut qu’aller en augmentant. C’est un cercle vicieux.
Les vieilles méthodes poussent le chien vers la détresse acquise ou vers plus d’agressivité, ou les deux (on peut avoir un chien éteint qui explose un beau matin). Personne n’est heureux et tout le monde se met en danger.

Aujourd’hui, bien que Jane ait toujours quelques peurs et des réflexes liés à son passif, nous sommes épanouies dans notre binôme. Nous avons été accompagnées par des professionnels compétents et bienveillants cette fois.
C’est mon amie, mon compagnon de route, nous sommes égales. Le rapport de force n’a pas lieu d’être, nous sommes dans le dialogue.

Alors pourquoi les Têtes de truffe ?

Quand j’ai adopté Jane, je suis allée d’info en info, de site en site, de vidéo en vidéo pour essayer de la comprendre et de l’aider. En bref j’ai pataugé, j’ai farfouillé… J’ai trouvé des sources totalement obsolètes et d’autres vraiment intéressantes…tout était éparpillé !
L’idée des Têtes de truffe était donc de rassembler en un seul endroit tout ce que j’ai apprécié et qui m’a aidé à construire une belle relation avec Jane, afin de vous faciliter la tâche à votre tour ! C’est un peu la bibliothèque que j’aurais aimé trouver à nos débuts. Le b.a.-Ba à connaître quand on décide de prendre un chien.

  • Parce que je suis persuadée que la cause canine (et animale en générale) peut avancer si chacun développe sa culture ChienDécouvrir et apprendre à respecter les besoins fondamentaux du chien, connaître son langage, réussir à communiquer avec lui, savoir déceler son stress…tout cela permet d’améliorer la relation, de faciliter l’éducation ou la rééducation, soi-même ou en choisissant des professionnels respectueux et à jour dans leurs méthodes, de prévenir les accidents morsures, les abandons, les euthanasies, etc.
    Et, au-delà des arguments « pratiques », c’est-à-dire de tout ce qui va rendre la cohabitation plus simple, il y a évidemment les aspects éthiques.
  • Parce que sans les personnes croisées sur ma route, qui ont partagé avec générosité et passion leur savoir, je ne sais pas où j’en serais avec Jane… Ce qui est certain, c’est que je pensais bien connaître les chiens tout en passant à côté de l’essentiel. Ma chienne est vraiment le déclencheur de cette belle aventure.
  • Il me semble évident de partager à mon tour ce que l’on m’a transmis ou ce que j’ai pu collecter comme informations au fil des années. Par ailleurs, étant journaliste, ce projet me permet de réunir mon plaisir de l’écriture, la recherche et l’esprit critique avec ma passion du chien !

Grâce à Jane et à ces personnes passionnées, j’ai également mis un petit pied dans la protection animale. J’ai eu la joie d’être plusieurs fois famille d’accueil avec des chiots, des juniors ou des adultes, et d’aider d’autres adoptants en difficulté. Cela a été un plaisir de leur apporter quelques bases lors des pré-visites ou de les aiguiller si quelque chose n’allait pas lors des post-visites.
J’ai été également quelque temps bénévole sur un groupe de conseils éducatifs, ce qui a été très enrichissant, bien que j’y ai constaté les limites des analyses et protocoles à distance. En effet, si vous rencontrez des difficultés, rien ne remplace la venue dans votre foyer d’un bon éducateur / comportementaliste. Et surtout, RIEN ne remplace la culture personnelle qu’on peut se forger pour aider son animal.
Mon conseil : ne cessez jamais de vous documenter !

En créant les Têtes de truffe je souhaitais, à ma petite échelle, vous aider à éviter les erreurs que j’ai pu faire ou que d’autres familles ont faites autour de moi, à gagner du temps, voire à échapper au point de non-retour, à repérer les méthodes contre-productives et les faux professionnels du chien.
J’ai à cœur de diffuser les sources d’informations qui m’ont permis de construire une relation plus sereine avec Jane, et tous ces déclics qui m’ont ouvert les yeux.

Mon objectif est aussi d’ouvrir le débat sur la relation souvent à sens-unique, anthropocentriste, que l’on a avec nos animaux (ce qui s’applique aux chiens est valable pour les chats, les lapins, les chevaux etc.), aider l’humain au lâcher-prise, permettre de sortir du contrôle à tout prix (même si c’est demandé gentiment et / ou récompensé ensuite, on tombe facilement dans un excès de contrôle, le chien perd son libre-arbitre, il n’est plus preneur de décisions…). Or le choix fait partie des besoins fondamentaux de tout être vivant.

Enfin, j’aimerais, modestement grâce aux interviews que vous trouverez sur ce site, valoriser les métiers du monde canin en mettant en lumière des personnes bienveillantes et compétentes dans leur domaine.

Le groupe Facebook

Têtes de truffe est en lien avec le groupe privé La Gazette des truffes sur Facebook, créé avec une amie qui elle aussi a suivi de nombreux adoptants parfois dépassés.
Ce site ne représente qu’une synthèse des connaissances de base à avoir, un infime pourcentage de toutes les pistes de travail que vous pourriez trouver sur le groupe Facebook, alors n’hésitez pas à nous y rejoindre !
Sur La Gazette des truffes, vous pourrez consulter chaque semaine des informations sur le monde canin : articles, vidéos, émissions de radio, visuels pédagogiques, annonces de conférences en ligne, idées de stages…
C’est en quelque sorte une médiathèque canine : piochez ce qui vous intéresse et vous aidera avec votre quadrupède !

A noter : la Gazette des truffes n’est pas un groupe de conseils personnalisés.

Découvrir nos sources, influences ou formations suivies ici.

Jane, probable basset des Alpes, Léon le jack russel, et Chipie la fox terrier :
un éventail de personnalités !

Au plaisir d’échanger avec vous par email ou sur La Gazette des Truffes !

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